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Les pêcheurs de la Baie de Somme au port du Hourdel

Les pêcheurs du Hourdel sont comme ces irréductibles gaulois qui luttent encore et toujours contre l’envahisseur, ce sable qui envahit la baie peu à peu. Pour notre plus grand plaisir, ils maintiennent leur activité de pêche à la crevette grise, ces « sauterelles » à qui ils doivent leur surnom de « sauterellier ». A marée haute, on peut ainsi voir quelques bateaux rentrer dès que le niveau de l’eau le permet et d’autres partir en mer une fois que les marins ont pu constater que le chenal est navigable.

Les pêcheurs de crevettes grises à Ault

Ils arrivent seuls ou en petit groupe environ deux heures avant la marée basse, avec leur haveneau sur l’épaule, les cuissardes et le ciré. Le haveneau, c’est ce grand filet que les pêcheurs poussent devant eux en raclant le fond de mer pour capturer les précieuses crevettes. Encore appelées « sauterelles », elles sautent et se font prendre dans le filet lorsque celui-ci frotte le sable où elles sont enfouies. Arpenter ainsi la plage avec de l’eau jusqu’à la poitrine, et en poussant ce grand filet en forme de poche devant soi, est un effort physique important qui donne toute sa valeur à la dégustation de la pêche une fois rentré.

La crevette grise (Crangon vulgaris) est une espèce assez commune sur nos côtes. Elle est d’ailleurs également pêchée de façon plus industrielle par les « sauterelliers » du Hourdel. Elle mesure de 3 cm à 7 cm pour les plus grosses (les femelles, le mâle dépasse rarement 5 cm) , et la taille minimale pour les pêcher est de 3 cm soit environ 7 mm de diamètre. Elle craint principalement la surpêche et la pollution… C’est à l’automne qu’on pêche les plus grosses. La crevette grise est omnivore et charognarde. Elle se nourrit surtout de nuit, et c’est un grand nettoyeur de nos littoraux pour éliminer les vers, crustacés ou poissons morts ! La crevette grise vit en colonies importantes, toujours sur le sable fin. Elle s’ensable peu profondément, c’est pourquoi le haveneau permet de les attraper. Ce filet mesure généralement 1.5 m à 2m de large, parfois plus. Une pièce en bout du manche, appelée « pousseur », permet de prendre appui sur le ventre ou la poitrine pour avancer avec le haveneau. Le pêcheur remonte régulièrement sa pêche et trie ses prises avec un tamis (trieur). Les petites crevettes trop petites sont relâchés, mais aussi les poissons et les crabes qui se font prendre. Les gants et un pince sont impératifs car il n’est pas rare de remonter une vive au dard très douloureux ! Le résultat de la pêche est placé dans une hotte portée en bandoulière. Le soir à contre-jour, les remontées de filet sont particulièrement esthétiques pour les photographes. Le décor des falaises de Ault et les reflets du ciel coloré sur le sable mouillé participent également à cette belle ambiance.

Une fois rentrés à la maison avec 500g à 2 kg de crevettes (résultat habituel pour 1h à 2h de pêche), les crevettes sont cuites (ébouillantées ou à la poêle) et dégustées bien souvent en apéritif, en toute convivialité. En général on mange tout, avec un bon petit vin blanc.

Carte postale de Berck-sur-mer

 

Le flobart, les pêcheurs, les mouettes et les phoques… Ca ressemble à une carte postale pour l’office de tourisme de la côte d’opale, non ?

 

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