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Photographie ornithologique au marais du Crotoy en Baie de Somme

Il faut se lever tôt pour aller se poster le long de la piste cyclable alors que l’endroit est encore calme, mais le marais du Crotoy en baie de Somme offre souvent de belles observations ornithologiques au printemps. C’est le moment des naissances et les oiseaux un peu territoriaux tels que foulques maroules ou les cygnes tuberculés défendent leur territoire avec férocité. Les bagarres ne son pas rare et çà éclabousse fort !

Un peu plus tard en saison, ils promènent leurs jeunes pour le nourrissage ou improvisent des séquences de toilettage en famille. En revanche, les mouettes ne se sont pas tellement reproduites cette année, il semble que la grippe aviaire ait beaucoup perturbé la colonie. Il y a cependant fréquemment au moins une grande aigrette ou une garzette pour faire le show et le bonheur du photographe ornitho…

Photo ornitho au Hâble d’Ault

Ce printemps aura encore été une belle saison pour photographier les oiseaux en baie de Somme, au Hâble d’Ault notamment. J’ai eu la chance faire quelques belles rencontres avec les courlis corlieux ou les mouettes mélanocéphales, ou encore de voir le ballet des alouettes nourrissant leurs petit dans leur nid, une simple cache au pied d’une touffe d’herbe. Les gravelots étaient présent aussi et la saison des amours m’a permis d’immortaliser quelques parades et accouplements. Enfin, les traquets motteux prés des terriers de lapins et les linottes mélodieuses peu farouches et si colorées ont fait le reste du spectacle. C’est beaucoup d’attente mais quand l’oiseau offre une belle image c’est vraiment un grand plaisir. Et le reste du temps, le temps passé à observer est tellement riche d’enseignements…

La vie du Marais

Malgré la sécheresse et la baisse du niveau d’eau dans le marais du Crotoy, quelques observations ornithologiques étaient quand même possibles cette année. Voici donc quelques images de la vie du marais, au printemps et en début d’été. Les scènes de nourrissage des foulques macroules étaient vraiment intéressantes à observer, les parents travaillant d’arrache-pied pour trouver et remonter la nourriture pour leur nombreuse progéniture.

Chez les spatules, à cette époque les jeunes étaient déjà bien émancipés, même s’ils continuaient à harceler les adultes pour quémander de la nourriture. Les autres se toilettent mutuellement ou vont à la pêche avec une efficacité redoutable !

Parfois la vie des oiseaux est perturbée par le passage d’une vache Higland ou de quelques Henson, accompagnés de hérons garde-bœufs…

Nourrissage des jeunes spatules en baie de Somme

Si vous voulez savoir ce que c’est que le harcèlement, je vous conseille d’aller observer les jeunes spatules qui réclament à manger aux adultes au marais du Crotoy. Dans ce marais de la baie de Somme, on peut les voir poursuivre leur victime en hochant la tête frénétiquement et en poussant de nombreux cris. Le pauvre parent (ou pas d’ailleurs) essaie de s’éloigner de ce gêneur, à pied ou en volant plus loin, mais rien n’y fait. Le juvénile le poursuit, le presse, le prend sous son aile, tapote son bec avec le sien. Au final, l’adulte finit par le laisser enfourner son bec dans son propre gosier pour lui régurgiter de la nourriture et satisfaire sa faim.

Un printemps au Hâble d’Ault

Cette année, la météo nous a offert deux belles semaines de beau temps au printemps alors que j’étais en congés et j’ai pu en profiter pour aller faire un petit peu de photo animalière au Hâble d’Ault.

Il y eu tout d’abord ce magnifique Hiboux des marais, posé sur son poteau, et qui s’est laissé approcher à quelques mètres. Je n’ose imaginer ce que ressent la souris qui croise le regard jaune et perçant de cet oiseau… J’ai pu l’apercevoir une deuxième fois quelques jours plus tard, mais il était moins coopératif…

J’ai croisé également le coucou gris, venu chercher une grosse chenille dans un buisson près duquel j’avais posté mon affut. Le tarier pâtre que j’observais à ce moment a eu la peur de sa vie.

Il y eu également le rougequeue à front blanc, que je n’avais encore jamais rencontré. Ce petit oiseau a vraiment une magnifique livrée, très haute en couleur.

J’ai également appris à reconnaitre l’alouette des champs, que j’ai dû souvent confondre avec le pipit farlouse par le passé. Le bec est en fait plus conique, il y a parfois une petite huppe dressée sur la tête et les tâches sur le ventre ne descendent pas aussi bas que chez le pipit… J’ai pu les observer nourrir leurs petit en leur apportant tour à tour (les deux adultes participent) de pleines becquées de moustiques, larves et autres insectes. Le nid est une simple cavité au pied d’une touffe d’herbe, et les parents font très attention à ne pas se sentir observés avant de s’y rendre. La couvée est à la merci du premier chien non tenu en laisse qui passe là, ou du premier véhicule qui roule hors du chemin… Avis aux chasseurs du coin qui n’ont pas beaucoup de considération pour toute cette biodiversité.

Et puis il y avait les habituelles linottes mélodieuses, dont le mâle avec ces couleurs rouges est si photogénique. J’ai pu assister à la construction du nid dans un buisson, qui semble être de la responsabilité de la femelle, le mâle se contentant de l’accompagner. J’ai également pu voir une très brève scène d’accouplement. Les linotes semblent par ailleurs se régaler des lichens et autres plantes grasses qu’elles trouvent sur les pelouses graveleuses du hâble, se confondant parfois avec la végétation dans un étonnant mimétisme.

Les phragmites des joncs sont également bien présents sur ce site. A cette époque, les mâles chantent à tue-tête en haut des branches des buissons pour attirer les femelles. La variété des trilles qu’ils émettent est d’une richesse incroyable ! Quel répertoire ils possèdent ! Et puis dés qu’ils ont trouvé une compagne, c’est silence radio et ils retournent à leur vie discrète…

Dans les images ci-dessous, vous retrouverez par ailleurs les espèces suivantes, pour certaines emblématiques de la baie de Somme : Avocette élégante, échasse blanche, mouette mélanocéphale, pipit farlouse, bergeronnette printanière, bergeronnette grise, accenteur mouchet et petit gravelot. Bonne visite !

La nidification des cigognes en baie de Somme

Nidification des cigognes en baie de Somme

Voici les images réalisées lors de quelques séances d’affût près d’un nid de cigognes blanches (Ciconia ciconia – White Stork) bien accessible en bord de route, en basse vallée de la Somme, tout près de la baie de Somme. Un petit coin bien agréable car la petite route de campagne est peu fréquentée et on y est seul avec le gazouillis des oiseaux la plupart du temps. Il y a beaucoup d’attente car les oiseaux peuvent s’absenter longtemps ou bien rester quasi immobiles à sommeiller sur le nid de longs moments… Heureusement, il y a d’autres nids plus loin, trop éloignés pour les photos, mais qui permettent quand même l’observation.

Voir revenir une cigogne avec de quoi rajouter un étage au nid est la récompense de ces moments d’attente ! La construction des nids se poursuit d’année en année et ils peuvent faire 200 à 300 kg (voire beaucoup plus et finissent par s’écrouler). Madame (?) montre son contentement par des claquements de bec, la tête en arrière, et chacun y va de sa patte pour arranger les branches ou les boulettes de terre ainsi rapportées.

Il y a un peu de concurrence, j’ai pu voir ainsi un autre individu, soit en quête d’un nid, soit un mâle surnuméraire en quête d’une femelle, tenter d’aponter sur le nid occupé par « mon » couple et se faire violemment chasser !

Avec un peu de chance, on retrouve les cigognes dans les champs et pâtures avoisinantes. J’en ai ainsi observé 6 dans un champ destiné à la culture des pommes de terre, qui exploraient les sillons fraîchement creusés, parfois en ne laissant voir que leur tête…

Lors de mon dernier passage, la couvaison avait débuté, j’ai préféré ne pas risquer de déranger. Rendez-vous d’ici quelques semaines pour voir si les jeunes sont présents !

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