Ornithological photography in the Bay of the Somme

Photographing birds in the Baie de Somme

It is in the Crotoy marsh and the Hâble d'Ault that I make 80% of my images. Indeed, these places allow the proximity necessary for photography while respecting the tranquillity of the species. However, the fauna of the bay of the Somme is not limited to birds, far from it! The dunes surrounding the estuary are rich in wild mammals. And the sandbanks inside the bay are the kingdom of the very popular grey seals and common seals. The salted meadows and polders are the domain of hardy domestic breeds that are also very photogenic.

Le Marais du Crotoy

Située sur les voies migratoires et formidable garde-manger pour les oiseaux, la baie de Somme est connue pour la richesse de son avifaune. Au printemps et à l’automne, un grand nombre d’espèces d’oiseaux peuvent ainsi être observées. Les oiseaux en halte migratoire, s’ajoutent aux espèces sédentaires, parfois avec des effectifs impressionnants.

Idéalement placé en bordure de la Baie de Somme, à quelques kilomètres à peine du Parc du Marquenterre, le marais du Crotoy est un haut lieu de l’observation ornithologique en Picardie. Une partie du marais présente en effet l’avantage d’être très accessible puisqu’une piste cyclable et une route longent les étangs, offrant une large vue sur l’avifaune. Les photographes apprécieront tout particulièrement les premières heures du matin, lorsque le lieu est peu fréquenté des touristes. Le soleil dans le dos donne alors ses plus belles lumières, même si le soir offre aussi de belles possibilités de jouer avec les contre-jours.

Les étangs, les roselières, les pâtures et les bosquets sont un habitat idéal pour les oiseaux. Ils y nichent ou y font simplement escale en période de migration. L’avifaune y est nombreuse tout particulièrement de mars à juin. Les foulques macroules sont nicheurs sur le site et le début du printemps est l’occasion d’observer la formation des couples. Ensuite ce sera la construction des nids et les combats avec les mâles surnuméraires. A cette époque de l’année, quelques couples de cygnes s’approprient chacun l’un des étangs. Ils le défendent alors âprement contre leurs congénères qui tenteraient d’y faire halte. Les courses poursuites de ces grands oiseaux sont toujours un spectacle impressionnant.

Accouplement de Foulques macroules, Baie de Somme, Le Crotoy
Accouplement de Foulques macroules, Baie de Somme, Le Crotoy
Cygne tuberculé (Cygnus olor - Mute Swan) au bain (toilette)
Cygne tuberculé (Cygnus olor – Mute Swan) au bain (toilette)

Pour peu que l’on prenne la peine de patienter, il n’est pas rare de voir les grands oiseaux venir se nourrir  à proximité. On observera ainsi, parfois très proches, la cigogne faire un festin de limaces et de tritons. Les aigrettes garzettes y fouillent la vase de la patte pour saisir les mollusques et les petits poissons ainsi débusqués. Les hérons garde-bœufs suivent les chevaux et profitent du dérangement occasionné pour attraper divers insectes. Le héron cendré ,immobile, se détend brutalement pour saisir un poisson ou une grenouille.

Spatule blanche en train de pêcher, Marais du Crotoy, Le Crotoy, Baie de Somme
Spatule blanche en train de pêcher, Marais du Crotoy, Le Crotoy, Baie de Somme
Spatule blanche en train de pêcher, Marais du Crotoy, Le Crotoy, Baie de Somme
Spatule blanche en train de pêcher, Marais du Crotoy, Le Crotoy, Baie de Somme

Beaucoup d’autres espèces (plus de 200 recensées !) fréquentent le site. On peut citer l’échasse blanche, l’huitrier-pie, le vanneau huppé, la sterne, les canards… ou encore les passereaux (fauvettes, linottes, rossignols, rouges-gorges, phragmites-des-joncs, pipits farlouses…). J’y ai également déjà aperçu les reflets bleutés du martin-pêcheur. En Juillet, on verra plus facilement les petits échassiers (chevaliers, bécasseaux, courlis, barges à queue noire) ou encore la grande aigrette. Le mois d’Août sera marqué par la présence de grands cormorans, spatules blanches, sarcelles d’été, cigognes, avocettes…

Le Hâble d’Ault

Le hâble d’Ault se situe au sud de la Baie de Somme, sur le littoral Picard. Si ce polder bénéficie d’une grande réputation en matière cynégétique et naturaliste c’est avant tout parce qu’il est fort fréquenté par les oiseaux. Ce sont ainsi plus de 270 espèces qui ont été répertoriées sur le site du hâble sur les 365 que compte le littoral picard. La situation géographique du hâble en fait un lieu idéal pour les oiseaux d’eau qui peuvent l’utiliser pour la nidification, et la réserve naturelle leur fournit la quiétude nécessaire.

C’est aussi un site privilégié pour la migration des passereaux et l’une des places les plus importantes du nord de la France pour les stationnements printaniers. A cette saison, les oiseaux d’eau fréquentent activement le site et s’y reproduisent de façon plus ou moins régulière. La juxtaposition de milieux divers (étangs, prairies graveleuses, pâtures humides…), l’eau saumâtre, les embruns portés par le vent qui souffle en permanence,…concourent à la diversité de la flore et de la faune.

La flore

Pour le photographe de nature que je suis, le printemps est de loin la saison la plus intéressante et la plus agréable pour profiter du site. En effet, au printemps, le paysage, plat et pierreux, assez austère, se transforme avec l’arrivée des fleurs sauvages. Le chou marin, espèce rare et protégée sur le plan national, forme des massifs de fleurs blanches qui égayent le site.

Sa floraison s’accompagne de celle du gazon d’Espagne qui ajoute de beaux tapis roses et de celle du lotier pour une touche de jaune. Les silènes, chardons, rosiers sauvages, la petite oseille et les pavots cornus participent également au camaïeu de couleurs, de même que les cardaires, troènes en fleurs ou encore les boutons d’or. Plus tard en saison, ce sera au tour de la vipérine, du serpolet et du sedum âcre de colorer le hâble de bleu, de violet et de jaune. Il y a là de quoi régaler les amateurs de macrophotographie !

Les passereaux

Le printemps est aussi l’époque où les passereaux sont le plus présents. Ils sont plutôt farouches et il est assez illusoire de vouloir les approcher à pied. Ils sont cependant beaucoup plus tolérants vis-à-vis des voitures et celles-ci constituent donc un bon affut. D’autant plus que le site est parcouru de chemins bordés de talus qui permettent de photographier les oiseaux à terre sans effet de plongée. De même on se gare facilement près d’un bouquet d’arbustes et ensuite tout est affaire de patience…

Grand gravelot nichant dans les galets au hâble d'Ault, Baie de Somme
Grand gravelot nichant dans les galets au hâble d’Ault, Baie de Somme
Petit Gravelot au Hâble d'Ault, Cayeux-sur-mer, Baie de Somme
Petit Gravelot au Hâble d’Ault, Cayeux-sur-mer, Baie de Somme

Il est par contre impératif de rester dans les chemins puisque certains oiseaux nichent à même le sol. La longue focale de type 500 + multiplicateur 1.4 reste nécessaire car ces passereaux ne sont vraiment pas bien grands.

Avec un peu de chance, on croisera l’un des plus colorés, le traquet motteux. Il explore un terrier de lapin pour y faire son nid ou arpente les pelouses à la recherche de nourriture. Le traquet motteux revient chez nous après un long périple. Plutôt habitué aux montagnes, il trouve en ce lieu particulier un site de nidification exceptionnel dans la région.

Les mâles arrivent les premiers, vêtus de leur beau manteau gris; avec leurs rectrices noires, leur masque à la Zorro et leur poitrine orangée, ils se reconnaissent facilement. Chaque mâle choisit son terrier de lapin et on les observe alors facilement. Ils sont perchés sur un galet ou une motte de terre (d’où leur nom), attendant l’arrivée de la femelle qui sera séduite par tous ces efforts… Celles-ci ont un plumage moins contrasté, le noir étant remplacé par du marron. Une fois le couple constitué, le mâle est ensuite moins territorial et plus farouche, il devient plus difficile à photographier.

La linotte mélodieuse est également particulièrement présente et on l’aperçoit de loin grâce à la belle livrée rouge du mâle. L’oiseau n’est pas très discret et chante à tue-tête, perché sur les branches hautes des bosquets qui abritent son nid. Le mâle arbore un magnifique plastron rouge. On les observe de loin chanter en haut d’un buisson ou picorer au sol, bien souvent en groupe de plusieurs individus. Ils sont, parait-il, assez maladroits pour dissimuler leur nid, et se font souvent prédater. C’est de cette observation que viendrait l’expression « Tête de linotte ». Les teintes rouges du mâle s’accordent bien avec les tons ocres et verts des lichens et peuvent faire de belles images lorsqu’ils sont au sol.

Bien moins coloré mais peu farouche, le Pipit Farlouse au nom si délicieux, est également très présent. Fort curieux, il sera même parfois trop près de l’objectif ! Il est la plupart du temps au sol, où il niche dans les touffes d’herbe. Il y recherche les insectes, larves et araignées qu’il transporte dans son bec pour nourrir ses petits… Si sympathique, il est pourtant une des principales victimes des pratiques humaines; disparition des prairies humides, fauches précoces et pesticides ont fait chuter sa population drastiquement ces dernières années.

Traquet motteux au Hâble d'Ault, Baie de Somme
Traquet motteux au Hâble d’Ault, Baie de Somme
Pipit farlouse au Hâble d'Ault, Baie de Somme, Somme, Picardie, France
Pipit farlouse au Hâble d’Ault, Baie de Somme, Somme, Picardie, France

En dehors de ces espèces facilement observables, on peut également avoir la chance de croiser le Tarier Pâtre, la bergeronnette grise ou le pouillot véloce…, la diversité des espèces qui habitent ce milieu est importante. Il n’est pas rare non plus de croiser des limicoles comme les gravelots ou bien les vanneaux qui nichent aussi à même le sol. Les roselières sont également très riches, mais là il faut quitter la voiture et poser un affût fixe qui risque bien d’attirer les curieux dans ce lieu ouvert à tous… En s’éloignant du cordon de galets, il est possible d’approcher les étangs de pêche. Ils abritent de petites roselières où chantent notamment les phragmites des joncs.

Bergeronnette grise au Hâble d'Ault, Baie de Somme
Bergeronnette grise au Hâble d’Ault, Baie de Somme
 Linotte mélodieuse au Hâble d'Ault, Cayeux-sur-mer
Linotte mélodieuse au Hâble d’Ault, Cayeux-sur-mer

L’étang des limicoles

Vers le sud, on découvre une série d’étangs et de pâtures. De superbes chevaux Fjord broutent paisiblement et participent ainsi à l’entretien du site. Au printemps, le visiteur peut régulièrement se régaler des cabrioles d’un ou deux poulains de l’année. Les oiseaux sont ici aisément observables car les étangs sont relativement proches du chemin. Pour peu que l’on sache être discret et se faire oublier, on peut tout à fait avoir la chance de voir approcher quelques limicoles. Les échasses blanches, les avocettes, les mouettes et les sternes caugek sont les principaux hôtes de ces étangs. Mais les chevaliers, les barges, les gravelots, les huitriers-pies sont également présents régulièrement ainsi que les aigrettes-garzettes et les hérons.

Des îlots ont été aménagés afin de permettre la nidification et les avocettes, les échasses, les vanneaux et les mouettes se partagent ces espaces, dans une cohabitation pas toujours facile, avec de fréquentes querelles de voisinage. Un téléobjectif puissant est toutefois nécessaire. Et le site ne permet malheureusement pas de se placer à hauteur des oiseaux, au niveau de l’eau. Privilégiez le soir pour éviter le contre-jour, et les touristes qui viennent régulièrement voir de près ce que vous pouvez bien photographier !

Plus loin, la partie sud du hâble d’Ault est constituée de vastes prairies graveleuses. L’herbe rase et la multitude de petites crottes rondes traduisent rapidement la présence et l’abondance de la population de lapins de garenne. Les terriers représentent des zones d’une dizaine de mètres de diamètre dans lesquelles la terre est retournée et où les ouvertures sont multiples. Chaque terrier abrite de 20 à 30 lapins au moins et ils sont espacés de quelques centaines de mètres. Lorsque que l’on approche d’un de ces terriers, on observe rapidement une kyrielle de lapins venant de toutes les directions et convergeant vers ce terrier afin de s’y réfugier. Une fois à proximité immédiate d’une ouverture, la plupart de ces animaux stoppent leur course et observent si la menace se précise ou pas. Se rapprocher encore fait disparaitre tout ce petit monde.

Après quelques essais peu concluants sous un filet de camouflage, j’ai vite compris que la voiture constituerait le meilleur affût pour les photographier. En effet, ces lapins sont habitués à voir des véhicules stationner le long des chemins. Une fois garé à proximité du terrier, l’attente n’est généralement pas bien longue. Au bout d’une quinzaine de minutes on  aperçoit les premières oreilles pointer des orifices du terrier. Ce sont toujours les lapereaux qui sortent les premiers, l’insouciance de la jeunesse peut-être ! Après une période d’observation de l’intrus, ils reprennent rapidement leurs activités préférées : sieste au soleil, courses-poursuites, toilette et grignotage… Les adultes sont plus farouches et ceux qui se risquent à l’extérieur approchent rarement du véhicule…


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