La culture du lin textile en baie de Somme

Le lin textile aime les sols riches en limon, pauvres en craie et le climat maritime, ce qui en fait une des cultures les mieux représentées en baie de Somme. Notre département de la Somme est d’ailleurs un des dix principaux départements producteurs en France. Le lin est semé en Mars et arraché à la mi-juillet en général et cette culture nous offre parfois le spectacle dans champs de lin en fleurs. Il faut un peu de chance pour y assister, car les plantes ne fleurissent pas toujours toutes ensemble. Dans ce cas, c’est juste une impression de bleuté qui se dégage. Mais quand les fleurs arrivent toutes simultanément, c’est vraiment joli. Par contre çà ne dure guère plus d’une demi-journée, les fleurs fanent et tombent très vite, on fait la photo tout de suite ou pas du tout !

Après la floraison, le lin forme ses graines et les champs passent du vert au marron. Ensuite, il n’est pas coupé, mais arraché, avec de drôles de machines qui rappellent un peu les véhicules de Diabolo et Satanas dans les Fous du volants pour ceux qui ont connu ce dessin animé. L’ensemble des fibres de la tête à la racine est ainsi préservé. Ces machines sont également utilisées ensuite pour retourner le lin sur la terre. C’est la période du rouissage, une opération qui requiert toute l’expérience de l’agriculteur. Durant cette période de plusieurs semaines où les andains de lin sont posés à terre, près de 215 espèces de champignons et 95 espèces de bactéries vont détruire la pectose, qui est le liant naturel entre les fibres de la plante. Pas assez de rouissage et les opération suivantes seront difficiles, trop de rouissage et les fibres dégradées seront de mauvaise qualité.

Lorsque le lin est prêt, il est roulé pour former de grosses meules. Elles sont transportées à la coopérative de Martainneville (dans le Vimeu, à l’ouest de la Somme, entre Abbeville et Blangy-sur-Bresle) pour l’essentiel. C’est là que se déroulent les opération de teillage pour produire la filasse notamment. La filasse est la fibre la plus longue extraite de la paille de lin, destinée pour l’essentiel à l’industrie du vêtement en chine. Elle représente environ un quart de la matière première. Les fibres courtes (les étoupes) sont quant-à-elles mélangées à du coton ou de la laine, ou utilisée pour faire du papier à cigarette ou pour les billets de banque, ou encore pour les matériaux d’isolation. Les graines du lin textile ne sont pas comestibles. elles servent à faire de l’huile pour les peintures ou encore pour l’alimentation du bétail. Au final, il reste environ 50% du poids de la paille de lin initiale, qu’on appelle les anas. On les utilise pour la confection de panneaux agglomérés car c’est un bon isolant phonique. Les anas sont également utilisés pour pailler les jardins ou comme litière pour les chevaux. Enfin, les poussières servent de compost.

Scroll to top