Chapelle

La chapelle du Saint-Esprit de Rue : un chef-d’œuvre gothique flamboyant

La chapelle du Saint-Esprit, située à Rue en Picardie, est un joyau de l’architecture gothique flamboyante. Édifiée au XIVe siècle et embellie entre 1440 et 1515, elle est réputée pour la finesse de ses sculptures, ses gargouilles saisissantes et sa salle intérieure à l’étage.

Une façade richement ornée

La façade nord de la chapelle est un chef-d’œuvre de dentelle de pierre. Les cinq travées sont séparées par de robustes contreforts décorés de statues finement sculptées. Le portail d’entrée en arc brisé est orné de voussures illustrant la Passion du Christ, bien que certaines figures aient été endommagées par le temps. Au-dessus, le gâble est surmonté de quatre grandes figures de prophètes, ajoutant à la majesté de l’ensemble.

Des gargouilles impressionnantes

Parmi les éléments les plus fascinants de la chapelle figurent ses gargouilles. Ces sculptures, représentant des créatures fantastiques et des animaux, servaient à évacuer l’eau de pluie tout en éloignant symboliquement les esprits malins. Leur présence ajoute une dimension mystique à l’édifice et illustre l’imaginaire médiéval.

La finesse des sculptures

L’intérieur de la chapelle révèle une profusion de sculptures d’une finesse remarquable. Les voûtes de la nef sont magnifiquement ornées, et les deux trésoreries présentent des motifs en dentelle d’une exubérance saisissante. Cette richesse décorative témoigne du savoir-faire exceptionnel des artisans de l’époque et confère à la chapelle une place de choix parmi les plus beaux spécimens de l’art gothique flamboyant.

La salle intérieure à l’étage

La chapelle dispose également d’une salle intérieure à l’étage, connue sous le nom de salle du trésor. Construite entre 1506 et 1514, cette salle était destinée à abriter les reliques précieuses et les objets liturgiques. Son accès se fait par un escalier discret, et elle offre un espace intime propice à la contemplation.

Le crucifix miraculeux

La légende raconte qu’en 1101, un habitant de Rue découvre une barque échouée portant un crucifix de bois venant de Jérusalem, réputé être l’un des trois crucifix acheiropoïètes sculptés par Nicodème. Ce crucifix devient un objet de pèlerinage, renforçant l’essor économique de la ville. Malgré une tentative d’appropriation par Abbeville, il reste à Rue, où il est reconnu comme miraculeux grâce à des bulles papales. Le pèlerinage attire des personnalités royales et princières, notamment Louis XI, Charles VIII, et Louis XIV, qui enrichissent le trésor et financent des travaux. En 1791, le crucifix est brûlé, mais son bras droit survit. Après plusieurs années, il est réintégré dans un reliquaire en 1859.

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