Baie de Somme

Les chars-à-voile à Ault

La commune d’Ault, sur la côte picarde, est connue pour ses falaises, ses galets et ses paysages marins changeants. Mais elle offre aussi un terrain particulièrement favorable à la pratique du char à voile, une activité qui attire aussi bien les habitants que les visiteurs de passage.

Un cadre naturel propice

À marée basse, la mer se retire largement et laisse apparaître de vastes surfaces de sable compact. C’est sur ce terrain plat, dégagé et sécurisé que le char à voile peut s’exprimer pleinement. Le vent, souvent présent sur ce littoral de la Manche, fournit l’énergie nécessaire pour faire avancer ces engins.

Une activité accessible

Le char à voile a l’avantage d’être rapidement compréhensible. Après quelques consignes de sécurité, les participants apprennent à orienter la voile, diriger le char et contrôler leur vitesse. L’apprentissage est progressif et ne demande pas de condition physique particulière. Enfants, adolescents et adultes peuvent ainsi profiter de cette expérience, sous l’encadrement de moniteurs spécialisés.

Sensations et découverte

La pratique combine la découverte d’un sport de plein air et l’exploration d’un environnement maritime. Glisser sur le sable en silence, sentir la poussée du vent et admirer le panorama des falaises d’Ault donnent à l’activité une dimension à la fois sportive et contemplative. Chaque sortie devient une occasion d’apprécier le littoral sous un angle différent.

Un atout pour le tourisme local

Au fil des années, le char à voile s’est imposé comme une activité emblématique des stations balnéaires picardes. À Ault, il contribue à diversifier l’offre de loisirs et attire aussi bien les familles que les groupes scolaires ou les entreprises en quête d’activités de cohésion. Sa pratique, soumise aux conditions de marée et de météo, permet une fréquentation régulière tout au long de l’année.

Les Spatules blanches en Baie de Somme

C’est un plaisir de l’été que d’aller observer les spatules blanches ((Platalea leucorodia)) au marais du Crotoy, en baie de Somme. En Juillet/Août, on peut y observer des rassemblements importants, plus d’une cinquantaine d’individus certaines années. Elles ne sont pas là en permanence, cela dépend des marées, car si la mer est basse, le garde-manger de la baie est déjà bien fourni. Mais lorsque les spatules choisissent de venir pêcher au marais, c’est un spectacle intéressant, avec qui plus est une bonne proximité pour faire des photos.

Les Spatules pêchent seules ou en groupe, en fouillant l’eau et la vase de leur long bec applati. En effet, ce le bec hypersensible est un outil hautement spécialisé, tapissé de récepteurs mécanosensoriels, qui leur permet de détecter la moindre proie par les vibrations qu’elle crée dans l’eau et qui peut se refermer en moins de 25 ms. C’est cette sensibilité extrême qui rend son mode de nourrissage si efficace dans des milieux turbides, alors que la vue est inutile.

La spatule blanche balaie l’eau de gauche à droite, on parle de mouvement en « essuie-glace », tout en avançant. C’est usant à suivre pour le photographe ! Lorsqu’elle perçoit une proie, la course-poursuite s’engage, et souvent c’est la spatule qui gagne ! Une fois la proie sortie de l’eau, un petit mouvement du cou la propulse dans le gosier où elle est avalée tout rond.

En cette saison, les juvéniles sont aussi bien présents et ils harcèlent les adultes (reconnaissable à leur bec plus large et avec du jaune) pour obtenir de la nourriture. Ils les suivent et les pressent en piallant, çà doit être insupportable ! De guère lasse, l’un ou l’autre des adultes finit par accepter de laisser le jeune enfoncer son bec dans son gosier pour provoquer la régurgitation et nourrir la marmaille !

On peut voir quelques scènes de conflit également, toujours impressionnantes. Si les spatules chassent facilement en groupe, certaines ne supportent pas d’avoir un congénère à proximité et se précipitent sur les intrus pour leur « mordre » les pattes ou leur donner des coups d’ailes pour les chasser. Ca éclabousse !

Les Fêtes de la Mer au Crotoy : hommage aux marins et traditions en Baie de Somme

Chaque été, Le Crotoy, sur la rive nord de la Baie de Somme, célèbre ses Fêtes de la Mer. Cet événement met à l’honneur le patrimoine maritime local et rend hommage aux marins disparus, dans une atmosphère à la fois solennelle et conviviale.

Une tradition toujours vivante

Autrefois port de pêche actif, Le Crotoy ne compte aujourd’hui plus qu’un ou deux chalutiers basés sur place, en raison de l’ensablement progressif de la baie. À l’occasion des Fêtes de la Mer, ils sont rejoints par les chalutiers du Hourdel, venus spécialement pour participer à la cérémonie.
Les bateaux, décorés de glaïeuls et de fanions colorés, offrent alors un spectacle maritime unique. De nombreux plaisanciers et petits bateaux de tourisme se joignent également à cette célébration.

Procession et hommage en mer

La fête débute par une messe, suivie d’une procession solennelle menant les participants vers le port. Les bateaux prennent ensuite le large pour un moment fort : le dépôt de couronnes de fleurs en mer, en mémoire des marins disparus. Ce geste symbolique, partagé entre pêcheurs, habitants et visiteurs, rappelle la force des liens unissant la communauté au monde maritime.

Une journée de convivialité

Au-delà de l’hommage, les Fêtes de la Mer sont aussi un temps de partage. Les quais s’animent de dégustations et d’animations pour petits et grands. L’occasion de découvrir la culture locale et de profiter d’une ambiance chaleureuse dans un cadre naturel exceptionnel.

Un rendez-vous ancré dans l’identité du Crotoy

Les Fêtes de la Mer témoignent de l’histoire maritime du Crotoy et de son attachement à la Baie de Somme. Même si la pêche y est devenue plus restreinte, cette tradition continue de rassembler et de transmettre la mémoire des marins, tout en valorisant le patrimoine immatériel de la région.

Vues aériennes de la baie de Somme

Voici une petite série de photographies aériennes réalisées avec le drone au dessus de la baie de Somme. Il y a quelques vues des bancs de sable avec leurs formes ésotériques, leurs reliefs marqués et leurs couleurs minérales. Et puis quelques vues de Saint-Valery égalment, au peiti matin alors que la brume s’accroche sur les mollières avant d’être dissipée par la chaleur de cette journée estivale. Et une image du blockhauss du hourdel, avec le soleil pile au travers de la lucarne. C’est une image qu’on connait plus prise de l’autre côté au soir, alors qu’ici c’est au soleil levant.

Les Montgolfiades des Prés Salés

Depuis quelques années une société amiénoise développe le tourisme en montgolfière en baie de Somme. Cela ne se fait pas sans heurs, les brûleurs des ballons à air chaud font beaucoup de bruit et émettent des infrasons, dans un espace naturel vide et plat où les bruits portent très loin. De nombreux amoureux de la baie ont dénoncé ces dérangements des oiseaux et autres espèces protégées, largement amplifiés par des survol de la baie à basse altitude, à proximité immediate de la réserve naturelle. De plus, ces dérangements ont lieu tôt le matin ou tard le soir, aux heures où la présence humaine est moindre et où les animaux devraient normalement retrouver un peu de quiètude pour se nourrir et/ou se reposer.

Les aérostiers organisent maintenant chaque année les « Montgolfiades des prés salés », sur trois jours au 14 juillet. L’évenement rassemblait une dizaine de ballons cette année. C’est joli dans le ciel mais il faut faire abstraction des gros 4×4 et des remorques qui brûlent du gasoil pour suivre et ramener les mongolfières. Si vous avez le budget, vous pouvez aussi en profiter pour un baptème.

Pour ce que j’en ai vu, cette année les pilotes faisaient attention à prendre rapidement de la hauteur pour ne pas pertuber les animaux. Espérons que cela durera ainsi lors des sorties avec une seule montgolfière qui vont se poursuivre en été. Le tourisme doit être durable et respectueux de l’environnement, çà semble une évidence mais il est bon de le rappeler.

Le petit train de la Baie de Somme : voyage au rythme du soir

Quand le jour décline lentement sur la côte picarde, la Baie de Somme se prépare à livrer l’un de ses plus beaux visages. Là, entre ciel et mer, entre l’éclat d’un soleil qui s’attarde et les herbes salées des mollières, le Petit train de la Baie de Somme trace son sillon comme un fil de poésie dans le grand paysage.

Dans le roulis lent et doux du petit train, on remonte le temps. Les wagons anciens, aux boiseries patinées, semblent porter encore les murmures de voyageurs d’un autre siècle. Le sifflet, discret et mélancolique, résonne comme une promesse — celle d’un soir suspendu, loin du tumulte des jours pressés.

C’est à l’heure dorée que commence l’aventure des soirées « dîner à bord ». Le train quitte Noyelles, glissant paisiblement au cœur des prés salés. Les conversations s’adoucissent, les regards se posent plus longtemps sur le monde qui passe lentement par les fenêtres entrouvertes.

Le repas est simple et raffiné, il accompagne l’instant partagé, la chaleur des visages, le cliquetis discret de la vaisselle, et cette impression d’être ailleurs — suspendu entre ciel et terre. À chaque bouchée, le paysage se transforme : le ciel rosit, la lumière s’étire, les reflets se font liquides sur les vasières.

Et puis, soudain, la baie s’offre toute entière, large et silencieuse, comme une respiration profonde. Les mollières, ce fouillis tendre d’herbes et de vase, deviennent or et argent, mouvantes et vivantes, épousant la lumière du soir. C’est juste le moment de regarder, de se taire, d’écouter. Là-bas, quelques oiseaux tracent encore des arabesques dans un ciel d’encre naissante.

Le retour se fait dans la pénombre bleue, le cœur un peu serré d’avoir effleuré la beauté. Le petit train de la Baie de Somme ne va pas vite. C’est justement pour cela qu’il touche l’âme. Il invite à l’abandon, à la contemplation, à ce luxe rare : le temps de regarder passer le monde et d’y inscrire, le temps d’un soir, une trace discrète, comme un battement de cœur sur les chemins du vent.

Retour en haut