Les Montgolfiades des Prés Salés

Depuis quelques années une société amiénoise développe le tourisme en montgolfière en baie de Somme. Cela ne se fait pas sans heurs, les brûleurs des ballons à air chaud font beaucoup de bruit et émettent des infrasons, dans un espace naturel vide et plat où les bruits portent très loin. De nombreux amoureux de la baie ont dénoncé ces dérangements des oiseaux et autres espèces protégées, largement amplifiés par des survol de la baie à basse altitude, à proximité immediate de la réserve naturelle. De plus, ces dérangements ont lieu tôt le matin ou tard le soir, aux heures où la présence humaine est moindre et où les animaux devraient normalement retrouver un peu de quiètude pour se nourrir et/ou se reposer.
Les aérostiers organisent maintenant chaque année les « Montgolfiades des prés salés », sur trois jours au 14 juillet. L’évenement rassemblait une dizaine de ballons cette année. C’est joli dans le ciel mais il faut faire abstraction des gros 4×4 et des remorques qui brûlent du gasoil pour suivre et ramener les mongolfières. Si vous avez le budget, vous pouvez aussi en profiter pour un baptème.
Pour ce que j’en ai vu, cette année les pilotes faisaient attention à prendre rapidement de la hauteur pour ne pas pertuber les animaux. Espérons que cela durera ainsi lors des sorties avec une seule montgolfière qui vont se poursuivre en été. Le tourisme doit être durable et respectueux de l’environnement, çà semble une évidence mais il est bon de le rappeler.
Le petit train de la Baie de Somme : voyage au rythme du soir

Quand le jour décline lentement sur la côte picarde, la Baie de Somme se prépare à livrer l’un de ses plus beaux visages. Là, entre ciel et mer, entre l’éclat d’un soleil qui s’attarde et les herbes salées des mollières, le Petit train de la Baie de Somme trace son sillon comme un fil de poésie dans le grand paysage.
Dans le roulis lent et doux du petit train, on remonte le temps. Les wagons anciens, aux boiseries patinées, semblent porter encore les murmures de voyageurs d’un autre siècle. Le sifflet, discret et mélancolique, résonne comme une promesse — celle d’un soir suspendu, loin du tumulte des jours pressés.
C’est à l’heure dorée que commence l’aventure des soirées « dîner à bord ». Le train quitte Noyelles, glissant paisiblement au cœur des prés salés. Les conversations s’adoucissent, les regards se posent plus longtemps sur le monde qui passe lentement par les fenêtres entrouvertes.
Le repas est simple et raffiné, il accompagne l’instant partagé, la chaleur des visages, le cliquetis discret de la vaisselle, et cette impression d’être ailleurs — suspendu entre ciel et terre. À chaque bouchée, le paysage se transforme : le ciel rosit, la lumière s’étire, les reflets se font liquides sur les vasières.
Et puis, soudain, la baie s’offre toute entière, large et silencieuse, comme une respiration profonde. Les mollières, ce fouillis tendre d’herbes et de vase, deviennent or et argent, mouvantes et vivantes, épousant la lumière du soir. C’est juste le moment de regarder, de se taire, d’écouter. Là-bas, quelques oiseaux tracent encore des arabesques dans un ciel d’encre naissante.
Le retour se fait dans la pénombre bleue, le cœur un peu serré d’avoir effleuré la beauté. Le petit train de la Baie de Somme ne va pas vite. C’est justement pour cela qu’il touche l’âme. Il invite à l’abandon, à la contemplation, à ce luxe rare : le temps de regarder passer le monde et d’y inscrire, le temps d’un soir, une trace discrète, comme un battement de cœur sur les chemins du vent.
Les cabines de plage à Cayeux-sur-mer : un patrimoine coloré

Les cabines de plage de Cayeux-sur-Mer sont bien plus que de simples abris pour les baigneurs. Ces petites constructions colorées, alignées le long du rivage, sont devenues emblématiques de la station. Certaines datent de plusieurs décennies, témoignant d’une histoire riche et d’une tradition locale bien ancrée. Elles offrent non seulement un abri contre le vent, mais aussi un charmant décor pour les promeneurs. Leur entretien et leur préservation sont un signe de l’attachement des habitants à leur patrimoine balnéaire. Cet attachement se retrouve dans les noms attribués à chacune de ces cabines, empreints de poésie et d’humour. C’est le long du chemin des planches, avec ces cabines, ses bars de plein air, la plage d’un côté et la ville de l’autre que ce concentre la vie estivale de Cayeux.
Cette année la mairie a dû modifier quelque peu l’installation des cabines, afin de faire cohabiter intelligemment le patrimoine culturel et le patrimoine naturel de la ville. Le cordon de galets est en effet un lieu préservé où le chou-marin, une plante protégée, réussit encore à survivre à l’état sauvage. Une autre richesse de Cayeux ! Certaines cabines ont donc été rapprochées du bord de mer, offrant de nouvelles possibilités photographiques !
À Cayeux-sur-Mer, les couchers de soleil sont un véritable spectacle naturel. D’ailleurs les gens ne s’y trompent pas, et on est toujours surpris de voir le chemin des planches se repeupler soudainement un quart d’heure avant le crépuscule pour assister au plongeon de l’astre dans la mer !
Open de France de Stand Up Paddle à Cayeux-sur-mer

Ce week-end, Cayeux-sur-Mer et la Baie de Somme accueillait pour la première fois l’un des quatre Open de France de SUP Race, c’est à dire une des compétitions nationale de Stand Up Paddle (SUP). Cayeux rejoint ainsi des sites prestigieux tels que Sainte-Maxime, Besançon et Royan. C’est l’école de voile de Cayeux-sur-Mer, en partenariat avec la Fédération Française de Surf, qui était chargée de cet événement qui constitue une étape qualificative pour les Championnats de France prévus à la fin de l’année.
Le stand up paddle (SUP), aussi appelé paddle, est un sport nautique où l’on se tient debout sur une planche plus longue qu’une planche de surf classique et où l’on se propulse à l’aide d’une pagaie. Le stand up paddle trouve ses origines dans les pratiques des rois polynésiens qui utilisaient de grandes planches pour explorer et commercer. Dans les années 1940-50, le champion de natation hawaïen Duke Kahanamoku et les Beach Boys de Waikiki ont popularisé ce sport pour surveiller les baigneurs. En France, une famille de Perpignan a développé le Gondolys, inspiré de la gondole vénitienne. Dans les années 1990, la pratique a été relancée et depuis, le SUP s’est développé mondialement. En France, il est encadré par la Fédération française de surf depuis 2009.
Les planches de stand up paddle mesurent entre 1.80 m et 4.2 m de long, et ont une largeur comprise entre 45 cm et 80 cm. Il existe deux types de planches : rigides et gonflables. Les planches rigides, similaires aux planches de surf, offrent une meilleure glisse et sont préférées pour le surf et les compétitions. Les planches gonflables, fabriquées avec un matériau appelé Drop stitch, deviennent rigides sous pression et sont pratiques pour le transport et le stockage.
La météo en Baie de Somme a un peu chamboulé la compétition initialement prévue sur la plage de Cayeux. Le vent fort et la houle ont focé les organisateurs à revoir le déroulement des épreuves mais la compétition a néanmoins pu se tenir. Pour ma part, je n’ai pu assister qu’à la course entre le Hourdel et Saint-Valery-sur-Somme, l’occasion de réaliser des images un peu inhabituelles pour moi. Le départ a eu lieu depuis le port du Hourdel et j’ai pu suivre quelques temps les coureurs en mer grâce au drone. L’arrivée se faisait ensuite au Cap Hornu, après avoir été jusqu’au port de Saint-Valery. Le final à contre-courant à cause de la marée montante et avec un fort vent de face aura marqué les participants ! Bravo à eux pour leur volonté et leur effort !
Saint-Valery-sur-Somme : la cité émerge de la brume au lever du jour

Aux premières lueurs du matin, la baie de Somme se pare d’une atmosphère singulière. Les nappes de brume recouvrent encore l’estuaire, masquant les contours et adoucissant les lignes du paysage. Peu à peu, Saint-Valery-sur-Somme se dessine au cœur de ce voile mouvant, comme une apparition.
Depuis le ciel, la scène est saisissante. Les façades anciennes, les remparts et les quais surgissent par touches, révélés par la lumière du soleil levant. Les tons pastel se superposent : gris argenté des brumes, or pâle des premiers rayons, bleu léger du ciel qui s’éclaircit. Vue du drone, la cité médiévale semble flotter entre terre et eau, entourée par les marais, les mollières et les bancs de sable.
Une atmosphère unique au petit matin
La magie opère surtout dans ces instants où la brume se lève par fragments. Les formes se dérobent puis réapparaissent, offrant un spectacle toujours changeant. La perception des distances s’efface, les échelles deviennent incertaines, donnant à la baie des allures de tableau abstrait.
Pour le visiteur, ces instants au petit matin sont une expérience rare. Alors que la ville s’éveille lentement, les ruelles restent silencieuses, le port encore immobile. Seuls les jeux de lumière et de brume animent le paysage, composant un décor éphémère que l’on ne retrouve jamais deux fois de la même manière.
La baie de Somme, terre de contrastes
Si Saint-Valery-sur-Somme séduit en plein jour par son patrimoine et son animation, c’est au lever du soleil qu’elle révèle sa dimension la plus poétique. L’alternance entre brumes matinales et lumière changeante rappelle combien la baie est un espace en mouvement, façonné par les marées, les saisons et la météo.
Ces paysages en mutation constante font de la baie de Somme l’un des sites naturels les plus remarquables d’Europe. Observer Saint-Valery émerger de la brume, c’est saisir un fragment de cette identité : fragile, mouvante, et toujours renouvelée.
Ault, au pied des falaises picardes

Blotti au pied des majestueuses falaises de la côte picarde, à l’extrémité sud du littoral de la Somme, Ault est une joli petit coin authentique comme on les aime. Ici, les dernières falaises crayeuses de la Manche plongent dans l’océan dans un décor saisissant, sculpté par le vent, l’eau et le temps.
Le village garde les vestiges d’une grandeur passée avec ses maisons de style villas belle époque, aux facades colorées et travaillées, ornées parfois de bow-window. Ault fût d’ailleurs candidat au titre de « plus beau village de France » il y a quelques années. Moins touristique que Mers-les-bains, on sent tout de même que Ault a du mal à entretenir tout ce patrimoine. Mais c’est justement ce côté moins touristique, famillial, que l’on aime.
Une des traditions bien ancrées à Ault, est la pêche à la crevette grise. A marée basse, il n’est pas rare de voir plusieurs dizaines de pêcheurs arriver avec leur grand filet (le haveneau) pour aller attraper les « sauterelles ». Si d’aucuns pratiquent cette pêche avec les moyens du bord, d’autres sont vraiment équipés avec un grand haveneau disposant parfois de roulettes, très large, avec un appui à l’extrêmité du manche pour pousser avec le ventre. Pendant que Monsieur pêche de quoi préparer l’apéro, madame et les enfants sont sur la plage, impatient de voir le butin !
Aujourd’hui, la commune tourne aussi son regard vers l’avenir. Sur la plage, les chars à voile ont fait leur apparition, portés par la brise marine. Cette nouvelle activité, respectueuse de l’environnement, attire les amateurs de sensations douces et offre une manière singulière de découvrir le littoral. Entre sable et écume, ces voiles colorées glissent désormais entre Ault et Cayeux, ajoutant une note dynamique à la quiétude du paysage.
Ault, à sa manière, continue de conjuguer nature, patrimoine et renouveau. Une halte simple, presque secrète, où l’on prend le temps de regarder la mer, et d’écouter le silence des falaises.